top of page
Photo du rédacteurSpectrography

L’Abbaye de Fontaine-Guérard et le funeste destin de Marie de Ferrières

Les Mystères de l’Abbaye de Fontaine-Guérard

Nichée dans la vallée de l’Andelle, l’Abbaye de Fontaine-Guérard, fondée au XIIe siècle, est un lieu chargé d’histoire et de mystères. Cette abbaye cistercienne, aujourd’hui en ruines, attire non seulement les amateurs d’architecture médiévale mais aussi les passionnés de paranormal. L’Abbaye est un joyau de l’architecture gothique cistercienne. Fondée en 1190 par Robert III de Beaumont, comte de Leicester, cette abbaye féminine a été rattachée à l’ordre de Cîteaux en 1207. Elle tire son nom d’une source réputée pour ses vertus guérisseuses, appelée “la fontaine qui guérit”. Cette source a joué un rôle central dans l’établissement de la communauté religieuse. Elle existe toujours au sein de l’abbaye. En 1218, l’église de l’abbaye fut consacrée par Robert Poulain, archevêque de Rouen.

Le bâtiment est un exemple remarquable de l’architecture gothique normande. Les constructions, achevées en 1253, comprennent une église avec un chœur voûté, une salle capitulaire, une salle de travail et un dortoir pour les moniales. La salle capitulaire, largement ouverte sur l’ancien cloître, est particulièrement notable.


Une Histoire Troublée

Après la Révolution française, l’abbaye fut désaffectée et tomba en ruines. Durant la révolution industrielle, les ruines furent utilisés pour construire une usine de filature, “La cathédrale”, qui brûla à plusieurs reprises. Elle a cependant été classée monument historique en 1937, ce qui a permis de préserver ses vestiges Aujourd’hui, l’abbaye est un site touristique populaire, offrant aux visiteurs un aperçu de la vie monastique médiévale et une atmosphère empreinte de mystère et de sérénité.

L’abbaye a été le théâtre de nombreux événements tragiques au fil des siècles. Des récits parlent de nonnes ayant trouvé la mort dans des circonstances mystérieuses et de visiteurs ayant ressenti des présences inexplicables. Les légendes locales évoquent des apparitions spectrales, des bruits étranges et des phénomènes inexpliqués qui continuent de hanter les ruines de l’abbaye. Légendes sur l’amour de Raoul et Mathilde, mais c’est surtout un nom qui revient lorsque que l’on parle d’apparition, l’histoire troublante de “Marie de Ferrières”.


L’Histoire de Raoul et Mathilde de Fontaine-Guérard

L’histoire de Raoul et Mathilde de Fontaine-Guérard est une légende romantique et tragique qui se déroule dans le cadre enchanteur de l’Abbaye de Fontaine-Guérard, en Normandie. Raoul de Bonnemare était un jeune chevalier courageux et noble, Mathilde était belle, gracieuse et fille du seigneur local Robert de Cantelou. Leur amour naquit au milieu des paysages verdoyants de la vallée de l’Andelle, où ils se rencontraient secrètement près de l’abbaye. Leur amour, bien que profond et sincère, était interdit par Robert de Cantelou qui avait d’autres plans pour sa fille. Il souhaitait marier Mathilde à un seigneur plus puissant pour renforcer ses alliances politiques. Malgré les interdictions, Raoul et Mathilde continuèrent de se voir en secret, jurant de ne jamais se séparer. Un jour, leur secret fut découvert. Le père furieux, accorderait à Raoul la main de sa fille à condition qu'il puisse porter Mathilde en courant jusqu'en haut d'un pic escarpé. Raoul accepta mais il n'y arriva pas et mourut d'épuisement en arrivant au sommet. Mathilde, désespérée, se jeta dans le vide. La colline fut alors nommée « côte des Deux-Amant », en souvenir de leur amour. Les nonnes de Fontaine-Guérard réclamèrent les corps des deux victimes, et les mirent dans le même tombeau, près du chœur de leur église. Pour symboliser cet amour impossible, un pin et un marronnier ont entrelacés leurs branches à jamais. Le mystère des spectres continue de hanter ces murs et s'étend jusqu'au parc, où ce pin et ce marronnier, deux arbres normalement incompatibles, entrelacent leurs branches. Peut-être est-ce le symbole des amours contrariées de Raoul et Mathilde, errant pour l'éternité dans ces lieux qui furent témoins de leur idylle...


Le funeste destin de Marie de Ferrières.

Au cœur de la Normandie, au XIV siècle seulement deux cent ans après la construction de l’abbaye, vit une noble dame nommée Marie de Ferrières. Issue d’une famille influente, Marie est connue pour sa beauté, sa sagesse et son dévouement envers les habitants de la vallée de Seine. Guillaume de Léon, chevalier et seigneur de Haqueville, épouse par mariage arrangé Marie de Ferrières. Il est beau charismatique et Marie représente la douceur absolue. Mais Guillaume de Leon réputé pour son tempérament violent ne fera point durer le bonheur de Marie. L’homme le plus charmant du monde se transforme en bête terrible et fait face à une douce jeune femme. Il la maltraite autant qu’il le peut, en la frappant et en abusant d’elle sexuellement.


Selon la légende locale, un jour Marie découvre qu’elle attend un enfant de Guillaume de Léon. Refusant de subir davantage les abus de son mari et pour protéger son enfant, elle décide de ne rien dire à son époux et de se retirer définitivement à l’abbaye. Cet acte de désobéissance n’est pas bien reçu par Guillaume qui nourrit une haine implacable envers elle. Pour Guillaume de Léon s’en est trop, il veut punir sa femme par la mort ! Mais cela serait pécher de tuer lui même sa propre femme. Il engage alors deux mercenaires et envoie deux de ses valets faire le sale travail en suivant un plan méticuleusement préparé. Ils repérèrent les lieux et les habitudes des nonnes puis attendent que Marie soit seule.

A la nuit tombée, ils escaladent le mur de l’église abbatiale et parviennent sans un bruit dans les longs couloirs de l’abbaye. Les sœurs dorment profondément. Ils rentrent dans la chambre de Marie assoupie. Marie entend un bruit dans la pénombre, elle se met à trembler dans l’obscurité. Elle a un horrible pressentiment, elle se tient le ventre pour sentir son bébé et pour se rassurer. Son coeur bat à cent à l’heure. Il lui faudrait bien du courage pour essayer de sortir de sa chambre et appeler à l’aide. La peur prend le dessus, elle ne parvient pas à sortir un mot. Marie se terre dans l’obscurité de la pièce, sous un épais banc de bois. Soudain, des hommes l’attrapent, la tirent par les cheveux et la traînent dans la pièce. Marie hurle de toute ses forces et supplie à genoux son agresseur de la laisser. “Pitié, j’attends un enfant !” L’agresseur lui tranche la gorge sans aucune pitié. Ceux qui sont avec lui se jettent sur la douce Marie qui se vide de son sang, ils abusent d’elle. On lui tranche le ventre et on lui assène plusieurs coup de dague dans la poitrine et dans le cœur. Et pour finir, un coup d’épée par le fondement. Les assaillants prennent la fuite. Les sœurs arrivent trop tard et découvrent la scène tragique, elles ne peuvent rien pour la pauvre jeune femme. Les dalles froides du couloir de l’abbaye deviennent un fleuve de sang dont la source n’était autre que la victime d’un mari jaloux et violent, un mari dont elle voulait se protéger, elle et l’enfant qu’elle attendait.


Les hommes qui ont fait du mal à Marie sont interpellés. Torturés, ils ne tardent pas à renseigner le nom du seigneur de Haqueville, Guillaume. La famille de Marie de Ferrières accepte de ne pas traîner leur gendre en justice, ils constatent les remords du seigneur à avoir tué sa descendance. Pour éviter l’excommunication, il est convenu qu'il fasse une messe par jour à perpétuité, pour le repos de l'âme de Marie et qu'il fasse construire la chapelle expiatoire où se trouve son gisant. Il doit faire un pèlerinage à Jérusalem et se tenir éloigné du royaume pendant deux ans. Aujourd’hui nous pouvons encore admirer les ruines de sa dernière demeure. Un gisant repose dans la chapelle sud de l'église . À ses pieds, deux chiens se disputent des os. La tête de la défunte repose sur un oreiller tenu par deux anges quelque peu brisés, rappelant que deux vies sont parties rejoindre le ciel. Le fantôme de Marie hanterait les lieux, vêtu d'une robe moniale ensanglantée. Elle aurait été vue non loin du chœur de l'église, sur les lieux mêmes qui virent sa fin tragique.


Enquêtes Paranormales modernes

Plusieurs équipes de chasseurs de fantômes ont mené des enquêtes à l’abbaye de Fontaine-Guérard. Des enregistrements audio de voix désincarnées, des fluctuations de température soudaines et des sensations de présence ont été rapportés par les enquêteurs. Les visiteurs de l’abbaye rapportent souvent des sensations de froid intense. Des visiteuses ont affirmé avoir senti un souffle dans leur nuque tandis qu’on leur caressait les cheveux, elles ont entendu des bruits de pas dans les couloirs déserts et vu des ombres furtives. Des coups également frappés aux portes ou des petits cailloux lancés ont été reportés. Certains prétendent avoir vu des silhouettes de nonnes errant dans les jardins tandis que d’autres parlent de murmures incompréhensibles dans la chapelle. Ces témoignages renforcent la réputation de l’abbaye, c’est un lieu où le voile entre le monde des vivants et celui des esprits est particulièrement mince, un lieu fascinant pour les amateurs de paranormal.


Que l’on soit sceptique ou croyant, il est difficile d’être insensible à l’atmosphère particulière qui règne en ces lieux. Les ruines de l’abbaye continuent de susciter curiosité et mystère, offrant un terrain fertile pour les légendes et les enquêtes paranormales. Si vous êtes courageux, pourquoi ne pas visiter l’abbaye et voir par vous-même si les légendes sont vraies ? Peut-être entendrez-vous les murmures des nonnes ou apercevrez-vous la silhouette ensanglantée de Marie de Ferrières ? L’invisible est à vos côtés.


Article de Madame la Baronne

Komentáre


Komentovanie bolo vypnuté.
bottom of page